Birdie O'Brien

Votre histoire

« Qui a le droit de nous juger. Qui a le droit de venir nous dire, si, oui ou non on est complètement fêlé ? Vous n'avez pas le droit. Vous n'avez pas le droit de nous tenir en captivité de cette manière-là. C'est pas parce que mes parents vous rendent riche, que vous devez me faire vivre comme si j'étais à Rikers Island. Vous croyez que je ne vois pas ce que vous faites ? J'ai vu cette série la dernière fois. Le mec torturait les gens, il expérimentait, jouait avec la vie ! Je suis sûre que c'est ce que vous faites. D'ailleurs, avec tout le fric que mes géniteurs vous versent, vous devriez m'offrir le grand luxe ! Hôtel quatre étoiles et garçons à volonté ! Bouffe quand je le désire, et surtout ce que je désire. Vous devriez être à mes ordres ! Je vais leur dire, tout. La manière dont vous me traitez, vos méthodes qui puent les années 60 ! Je vais vous faire partir en prison !!! »
Comme souvent, tu t'emportes lorsque tu es dans ce petit bureau. Avant de venir tu as pris tous les médicaments que tu as pu trouver dans ta chambre, les tiens, ceux des autres patients que tu as rackettés durant la journée. Tu as tous pris, sans exception. Tu t'es retournée la tête et tu es venu voir ce stupide docteur qui se croit tout puissant, comme s'il était dieu sur terre. Et comme à chaque fois tu te fais expulser de cette pièce parce que tu as encore été violente. C'est ton truc, tu insultes, tu juges, tu te fais des idées sur la vérité, tu te crées ton monde et tu le lui craches à la figure. Et tout ça pourquoi ? Pour finir dans une pièce d'isolement pendant quelques heures. Comment en es-tu arrivée là ? Qu'est ce qui a pu t'arriver pour que tu sois dans cette pièce molletonnée ?

Tu avais tout pour être heureuse, tu es née dans une famille riche de Nashville, très riche. Tu n'avais qu'à claquer des doigts pour avoir tout ce que tu désirais. Tu as voulu une voiture à 16 ans ? Tu l'as eu. Tu voulais un poney ? Tu l'as eu. Tu aurais demandé à aller sur la Lune, tu y serais allé. Est-ce cela que tu reproches à tes parents ? De ne pas être allé sur la Lune lorsque tu en avais envie ? Il faut dire que tu dois t'en prendre qu'à toi-même, tu ne l'as pas demandé. Et pourtant tu regrettes, tu aurais aimé aller vomir entre deux cratères, boire un coup avec un martien, tu ne penses pas qu'il y est des aliens qui vivent à l'année sur le satellite qui tourne autour de la terre depuis des millénaires. Tu aurais voulu sniffer, te piquer, fumer, boire, flottant au-dessus du sol.
Mais au lieu de ça tu es assise, recroquevillée sur le sol, la tête dans les genoux, à attendre que la vie passe. La vie te passe sous le nez comme un rail de coke en fin de soirée, alors que tu es trop défoncé pour bouger.
Tu avais tout et tu as tout foutu en l'air.