Zippora Elizabeth Beregovoi

Once upon a time, a little girl...

DEUX ANS PLUS TÔT –
« Vous êtes sûr qu'on ne peut rien faire de plus ? » Zippora Beregovoi tentait de rester calme, gardant un visage impassible, alors que tout s'embrouillait dans sa tête. Elle jeta un coup d'œil vers Cameron, assied au banc des accusés, la tête entre les mains. Elle tentait de rester forte pour eux deux, mais plus le procès avançait et plus s'était difficile de rester optimiste... « Mademoiselle Beregovoi, il faut voir les choses telles qu'elles sont : tout accuse votre ami... » « Que voulez-vous sous-entendre par là ?! » le regard froid, elle tenta de ne pas hausser le ton, ne voulant pas alarmer l'homme qu'elle soutenait depuis des mois. L'avocate la prit par le bras, l'emmenant un peu plus loin, alors qu'elle contentait difficilement sa colère. « Si vous pensez Cameron coupable, pourquoi le défendez-vous ? Vous êtes son avocat ! Vous savez qu'il vous doit la vérité et si vous connaissiez cet homme comme je le connais, vous sauriez qu'il est incapable de faire du mal à quelqu'un ! » et elle disait vrai. Elle connaissait le jeune homme depuis huit ans maintenant. Elle était arrivée aux États-Unis à seize ans et se rendait dans une école publique pour la première fois de sa vie, puisque jusque là, elle avait prit des cours par correspondance. Cameron avait été le premier à venir vers elle, l'aidant à s'intégrer à la vie étudiante et aux règles de l'endroit. Depuis lors, ils ne s'étaient plus quitter, vivant un amour sans limite depuis le même laps de temps. Il avait des défauts comme tout le monde ! Comme Zippora, comme son avocat et comme chacun des juges censés le condamné ou l’acquitté. « Je crois en l'innocence de Cameron, dans le cas contraire je n'aurais pas perdu mon temps avec lui ! Mais mettez vous à la place des jurés ! Vous ne savez pas avoir un regard objectif, vous êtes beaucoup trop impliquée dans cette histoire et c'est normal... Mais personne ne le connaît comme vous, personne ne sait qui est réellement Cameron dans ce tribunal ! » et il avait raison. Même si la jeune Ukrainienne voulait se voiler la face, dans quelques heures, sa vie serait changer à jamais... Quelques minutes, elle était de retour derrière Cameron, toujours prête à sortir les griffes et à le soutenir. Il senti sa présence derrière lui et se décrispa un peu, se tournant vers elle : « Qu'est ce qu'il a dit ? » dans un sourire las, Zippora embrassa rapidement le sommet de sa tête, avant de lui murmurer « tout va bien se passer... On va trouver une solution ! »

AUJOURD'HUI –
Depuis deux ans, Zippora Beregovoi continuait sa vie, mais dans une sorte de brouillard. Son fiancé de l'époque, l'homme qu'elle aimait du plus profond de son cœur, avait été condamné pour le meurtre d'un policier. Meurtre qu'il n'avait jamais commis, mais ça, seul Zippora, leur avocat et lui-même le savait, bien que certains jurés avaient eu des doutes, ils avaient fini par se ranger à l'avis général, mettant ainsi un innocent derrière les barreaux ! Pendant un an, la jeune Ukrainienne, alors âgée de vingt-cinq ans, avait continué son train train quotidien, tentant de garder la tête haute, rendant visite plusieurs fois par semaine à son petit-ami en prison. Elle avait continuer de vivre dans leur maison, de travailler dans le même service de psychologie, faisait toujours ses courses aux mêmes endroits et continuait de faire du sport dans son club. Sauf que, treize mois plus tôt, la jeune femme avait reçu un papier, provenant de l'avocat de Cameron, ainsi qu'un autre de la prison dans laquelle le jeune homme était emprisonné. Après une crise de folie passagère et deux tentatives de suicide, il avait été admit dans un centre psychiatrique... A partir de ce moment-là, tout avait changé. Elle se rappelait encore, un mois après cette annonce, que sa demande d'intégration dans le ''Waverly Hills Sanatorium'' avait été acceptée et qu'elle pourrait dès lors y travailler, une fois son contrat avec son ancien employeur achevé.
« Pourquoi l'avoir envoyé dans cet endroit ? » elle avait l'avocat de Cameron au téléphone et celui-ci, sur un ton défaitiste, répondait à chaque question de la jeune femme depuis vingt minutes maintenant . « La population pense qu'il a tué un policier, les forces essayent donc de l'envoyer dans le pire endroit, maintenant qu'ils ne peuvent plus le garder en prison... et il s'avère que le pire centre psychiatrique connu est justement le Waverly Hills Sanatorium. Je n'ai pas besoin de vous dire pourquoi... » « Non, j'ai fait mes recherches, je sais pour quelles raisons il est si connu... » oh oui, qu'elle avait fait ses recherches ! Elle avait donc lu qu'un tunnel pouvait aider des patients à s'échapper de cet endroit de malheur. Le tout étant de trouver l'endroit dit et de ne pas croire aux esprits... Pour l'instant, la jeune infirmière mettait tout en œuvre pour leurs trouver de faux papiers, sa sœur étant partie pour l'Ukraine depuis deux ans et ayant acheté un petit appartement sous une fausse identité. Si Zippora réussissait sa part du contrat, elle et Cameron pourraient quitter le Kentucky, les États-Unis pour le pays de naissance de la jeune femme et recommencer une vie à eux là-bas... Mais, tout ça, s'était bien beau à la télévision ! Dans la vrai vie, tout était moins simple... Ainsi, lorsque Cameron l'avait vu débarquée comme infirmière dans cet établissement, il avait senti le coup foireux.
« Tu n'as rien à faire ici Zippora ! » ils étaient dans la chambre du jeune homme, lui était installé dans son lit, alors que la jeune femme était censé lui apporter ses médicaments. « Ferme là ! Ici, personne ne sait qui tu es pour moi ! Rien ne nous relie directement. Alors tu la fermes et tu me laisses faire, pendant que tu continues à jouer les demeurer, compris ?! » les origines russe et ukrainienne commençaient à ressortir et son ton ne laissait place à aucune répartie. Depuis un an maintenant, Cameron et Zippora vivent ainsi : lui le patient, elle l'un des membres du personnel. Personne ne connaît leur véritable histoire, la relation qui les unit. Et malheureusement pour les amants maudit, rien ne semble être prêt à changer !

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