Une fois de plus, ça n’y manquait pas. Comme chaque jour, Laith était viré de sa chambre à une heure bien précise. L’heure de la « balade » comme son psychiatre aimait l’appeler. La politique indiquait qu’à une heure bien précise, chaque jour, les chambres se devaient d’être désertées sauf autorisation exceptionnelle du psychiatre, pour être sûr que même les plus timides sortent de leur carré pour se tenter à la socialisation. Rien de plus terrifiant pour Laith qui n’attendait qu’une chose, que sa mère vienne le sortir de là. Cela faisait maintenant quelques mois qu’il était ici, le moment critique ne devait plus tarder. Son impatience grandissait accompagner de son fidèle destrier, l’anxiété. Forte heureusement, Laith avait beau être incapable de faire confiance à qui que ce soit, une personne sortait néanmoins du lot. Une personne que Laith considéré comme une pauvre victime d’une conspiration d’une entité supérieure. Laith n’a pas encore osé lui dire tout ce qu’il savait sur la vérité de ce monde mais bientôt il le ferait, dans l’espoir que celui-ci se voit rassurer de la non responsabilité de ses actes. Je parle bien sûr de Merlin. Laith ne comprenait pas pourquoi les aliens l’avaient choisi lui, tout comme il ne savait pas pourquoi lui-même avait été choisi pour avoir un tel don, mais une chose était sûr, tous les deux n’étaient que des victimes dans toute cette mascarade.
Au début, Laith n’était pas sûr que Merlin soit bien celui qu’il prétendait, mais après avoir lu dans ses pensées, il s’apaisa.

Ce garçon a besoin de mon aide et qui sait, je suis peut-être le seul à pouvoir l’aider.

Voilà comment les deux jeunes gens se retrouvèrent à se donner des rendez-vous hebdomadaire dans le vieux salon, généralement déserté, afin de se consoler mutuellement. Laith traversa donc le couloir d’un pas hésitant, le regard à l’affut sur tout ce qui pouvait se passer autour de lui. Vérifiant ses arrières, il monta les marches pour aboutir à un nouveau couloir, plus inhabité cette fois-ci. La pulsation de son cœur se calma petit à petit. Son souffle, très court, commença peu à peu à s’allonger jusqu’à ce que même lui ne puisse plus l’entendre. Sa démarche devenait de plus en plus assurée et l’impatience d’arriver au vieux salon se faisait grandissante. Jusqu’à ce qu’il y arriva enfin. Cette pièce qui, par pur conditionnement, était devenue pour lui une salle de quiétude où rien de mauvais n’était encore arrivé. C’est pourquoi il était persuadé que cette salle n’était accessible qu’à la race humaine. Il la considéré comme une bulle de protection.

Il fut le premier arrivé et trouva une pièce vide. Juste son odeur habituelle habituait les lieux. Un sourire d’apaisement sur le visage, Laith se laissa aller dans l’un des fauteuils de la pièce, moins moelleux qu’ils ne pouvaient le laisser présager, mais toujours mieux que ces chaises proposées lors des thérapies de groupe. Laith ferma donc les yeux afin d’entendre les battements de son cœur, serein, reprenant des forces après cette aventure qu’était « la ballade ».