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Alexander McRoy

☇Welcome to hell,
Alexander McRoy

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MessageSujet: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptySam 2 Mar - 22:50




Alexander Isaak McRoy


Nom: mc roy. Ҩ Prénom : alexander. Ҩ Age: vingt-trois ans. Ҩ Date & lieu de naissance: dix-huit janvier, detroit. Ҩ Statut civil: célibataire. Ҩ Orientation sexuelle: hétérosexuel. Ҩ Métier: libraire. Ҩ Depuis combien de temps dans cet hôpital: six semaines. Ҩ La raison de votre présence dans l'hôpital: dépression, scarifications, trouble de stress post-traumatique, annorexie, trouble du sommeil, tendances suicidaires. Ҩ Avatar: heath ledger. Ҩ Groupe: i'm so sick.
il est un excellent pianiste et a toujours voulu jouer dans un orchestre -sans succès. Ҩ depuis son internement, il refuse de manger et de parler à quiconque. Ҩ son corps est une cicatrice géante compte tenu de ce qu'il s'inflige. Ҩ il se sent oublié depuis qu'il est interné, n'a reçu aucune visite de personne et s'enferme encore plus dans son monde. Ҩ les médecins le soupçonnent de contracter une forme d'autisme -ce qui est faux. Ҩ il tente à peu près une fois par semaine de se suicider, mais n'arrive jamais à aller au bout des choses. Ҩ il a toujours été une personne frêle, extrêmement faible et défaitiste, qu'un rien peut abattre. Ҩ avant d'être interné, il consacrait tout son temps à lire et à jouer du piano. Ҩ il dort rarement, et lorsqu'il dort, il ne peut pas faire une nuit complète, hanté par la présence de son frère. Ҩ il lui arrive fréquemment de voir son frère, en hallucination s'entend. Ҩ il rêve de pouvoir trouver un clavier dans l'hôpital, car il a l'impression de perdre sa raison de vivre. Ҩ il a déjà gagné trois prix d'échecs. Ҩ il ne tient pas spécialement à s'évader, estimant son internement légitime. Ҩ pour communiquer, il lui arrive de temps en temps de prendre une feuille et un stylo. Ҩ il aimerait avoir une raison de sourire. Ҩ il avait un chat qui lui manque énormément. Ҩ il a peur des papillons. Ҩ il aimerait savoir dessiner. Ҩ il se gave d'antidépresseurs -c'est presque la seule chose qu'il avale. Ҩ il donnerait tout ce qu'il possède pour remonter le temps. Ҩ il n'a jamais été en bons termes avec ses parents, mais se trouva très affecté à la mort de sa mère. Ҩ il est quelqu'un de très sensible, qui comprend et ressent facilement les émotions d'autrui. Ҩ il lui arrive d'avoir de gros pressentiments, qui s'avèrent souvent être justes. Ҩ il vit perpétuellement dans un regret qui le ronge. Ҩ il est incapable d'accorder sa confiance à qui que ce soit, à quelques exceptions près. Ҩ il ne peut pas se rapprocher d'objets qui lui rappellent son frère sans se mettre à pleurer. Ҩ il est profondément traumatisé, et estime une éventuelle guérison impossible, incurable dans l'âme. Ҩ il est persuadé que sa vie n'a aucun sens. Ҩ

pseudo : radioactive fish. Ҩ âge : dix-sept ans. Ҩ avis sur le forum : gros coup de coeur ! le personnage d'alex m'est venu de suite. Ҩ comment as-tu trouvé le forum : bazzart, encore et toujours. Ҩ double compte? nope. Ҩ crédit : tumblr, bazzart.


© Suika



Dernière édition par Alexander McRoy le Mar 5 Mar - 20:35, édité 8 fois
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Alexander McRoy

☇Welcome to hell,
Alexander McRoy

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptySam 2 Mar - 22:50



Votre histoire


PART I
DÉMÉNAGEMENT.

    15 février 2011.

Alexander jeta un oeil aux cartons qui jonchaient le sol de l'entrée de l'appartement. Tous ces cartons... Des livres et des partitions de musique en occupaient la moitié. Il fallait tout vider, trouver des meubles où ranger les vêtements, des étagères pour les livres. Une place pour chaque chose. Un gobelet pour la brosse à dents, le rebord de la baignoire pour le savon pH neutre, l'armoire à pharmacie pour le désinfectant et les lames de rasoir, un coin dans le placard pour le thé au jasmin et les huiles essentielles, une table au salon pour les bâtons d'encens. Alexander soupira. Il n'était pas tellement organisé, et il lui faudrait bien compter plusieurs heures pour venir à bout du rangement. « Tu vas quand même pas rester enfermé toute la journée ! » Alexander sursauta. Assis sur un carton, méditant sur la place de chaque chose, il n'avait pas vu son frère faire irruption derrière lui. « Oh, non. Je comptais... M'allumer une cigarette, commencer à ranger un peu, et puis... Aller dormir. » Matthew leva les yeux au ciel, et sourit. « Ecoute, tu viens d'emménager chez le roi de la ville. Tout le monde me connait, dans le coin, je suis populaaaire ! Si t'as besoin d'un truc, tu me demandes, j'ai des tuyaux partout. » Un air d'intense satisfaction éclaira son visage. « Alors tu vas me faire le plaisir de venir avec moi boire un coup, j'ai des amis à te présenter. » « Oooh, mais tu sais bien que je suis mal à l'aise... » Alexander fronça les sourcils. Il n'avait jamais particulièrement aimé la compagnie d'étrangers déjà intégrés dans un groupe d'amis que, de toute façon, il n'arriverait pas à rejoindre. « Mais j'en ai rien à faire ! Tu vas les adorer. T'es chez moi, tu te plies à mes règles. » Matthew plaisantait, bien sûr, mais son frère paraissait assez mécontent. « Oh, d'accord, le trajet t'as fatigué. Mais c'est pas une mauvaise chose que tu sois venu ici. J'ai une chambre en trop, et plutôt que chercher un coloc' qui va m'agacer au bout de deux semaines, je suis content que tu sois là. » Il sourit. Son petit frère était dur à cerner, mais il n'avait pas un mauvais fond. « Depuis le décès de maman, j'ai presque plus eu de nouvelles de toi, c'est presque un coup de chance si t'as quitté Detroit pour venir ici... C'est un bon moyen pour tourner la page, tu trouves pas ? Recommence ta vie à zéro ici. C'est pas si mal, et on finit par se faire à l'accent du coin. » Il saisit un journal griffonné de fluo qui était posé non loin de là. « J'ai même commencé à te chercher un travail dans les petites annonces. T'as de la chance, la librairie en bas de la rue recrute un rat de bibliothèque. T'as tout à fait moyen d'être pris, p'tit frère ! » Alexander hocha la tête. Son frère avait raison. Il avait toujours eu raison. Il était vraiment protecteur. Alexander peina à sourire, puis se leva de son carton. Matthew était quelqu'un de censé. « Ouais, tu dois avoir raison. Allez, présente-moi tes amis. Laisse-moi mettre d'autres fringues, et on y va. J'imagine qu'ils vont pas me tuer. »


***

« Alooors, voilà Jillian -mais tout le monde l'appelle Jill-, Iphigénie -mais tout le monde l'appelle Iphi parce qu'elle a vraiment un nom bizarre-, là bas Scotty -il s'appelle vraiment Scotty-, et pour finir, derrière Iphi c'est Mickaël -mais tout le monde l'appelle Micky. Et ça, il désigna son frère du doigt, c'est Alexander. Mon petit frère. » « Je savais même pas que t'avais un frère... » « Mais si, il a dû le dire une ou deux fois. » « Bah moi je le savais, j'ai même vu des photos ! » « J'crois qu'il vient de Detroit... » « Au pire demande lui, il est juste en face. » « C'est bien, Detroit, comme ça, alors ? » « Paraît que c'est pas génial, si tu veux mon avis, on est aussi bien ici. » « C'est pas à toi que je demandais ! » « Bon, en tout cas, Alexander, c'est ça ? Bienvenue parmi nous. Prends un siège. » « Et prends une bière, si tu veux c'est moi qui paye. »


***

« Alors, mes amis, tu les trouves comment ? » « Bruyants. Mais je crois que je vais m'y faire, ils m'ont pas l'air si méchants. »
_________________________________________________




PART II
LETTRES.

Louisville, 23 mars 2011.
    Cher Papa,

J'espère que tout va bien à la maison. J'espère que tu prends soin de toi, c'est le plus important.
Toujours obsédé par les nains de jardin ? Quand je suis parti, on avait déjà affaire à une sacré horde dans l'allée du jardin, et si tu as continué à en faire pousser par-ci par-là, j'ai bien peur que ce soit une véritable armée qui fleurisse dans le jardin, auquel cas ça risquerait d'être problématique parce que plus personne n'osera passer la clôture de la maison. Non, vraiment, selon moi, les nains de jardin ne sont pas la solution.
Blague mise à part, je crois que c'était un bon choix de ma part que de partir vivre chez Matthew. Nous n'avons jamais été si proches l'un de l'autre, et c'est tant mieux. Plus je grandis, et plus je me rends compte à quel point j'ai de la chance de l'avoir. C'est grâce à lui que j'ai pu trouver un travail dans une librairie (à la vérité, je dois bien dire que c'est lui qui m'a fait décrocher le poste), et c'est grâce à lui que je commence à me sentir bien ici. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je me suis facilement intégré dans son groupe d'amis, je te jure que c'est une réelle surprise pour moi, comme pour toi, et comme pour Matt', même s'il ne tient pas à l'avouer. Oui, ma vie sociale a subitement augmenté, et je crois que je commence à compter ces quatre personnes comme mes meilleurs amis. Venant de moi, tu sais que cette amitié n'est pas une passade.
Tu devrais me voir, j'ai réellement changé. Oui, je ne me suis pas simplement coupé les cheveux, non, j'ai
changé. Par là, entends que mentalement, ce groupe d'individus a su me transformer en je-ne-sais-quoi, de meilleur je présume. Et si tu passais à l'appart' ? Ça fait un bail que t'as pas vu Matt', ça pourrait vous faire du bien à tous les deux.

A une prochaine, j'espère.

Alexander.



***

Louisville, 15 août 2011.
    Cher Papa,

Je suis vraiment content que tu sois passé à la maison. Ta visite a été bénéfique pour le tout le monde. La prochaine fois, viens pour Noël, on le fêtera en famille. Et, promis, je convaincrai Matthew de ne pas décongeler une pizza pour le dîner.
Depuis que tu es venu, peu de choses ont changé. L'appart' est toujours bleu pastel, ça sent toujours la cigarette dans ma chambre, la table basse est toujours couverte de papiers, et doit même y avoir certains trucs qui n'ont pas bougé du frigo depuis ta visite. La seule différence -fondamentale-, c'est que j'ai pu trouver un vieux piano droit d'occasion, alors tout l'immeuble m'entend jouer à des heures improbables -je sais que c'est pas très civique de jouer passé minuit, mais tu sais que je ne peux pas m'endormir certains soirs-. Ce qui me surprend, c'est qu'on ai reçu de plainte de personne, surtout quand c'est Matt qui joue (si tu l'entendais tu comprendrais). Maintenant, je me sens chez moi. Réellement. C'était le seul élément qui manquait.
Aussi, tu vas penser que je n'ai pas la tête sur les épaules, mais je cherche à me faire embaucher comme pianiste à droite ou à gauche. C'est une vocation, chez moi. Et même si mon boulot ne me déplaît pas, c'est pas exactement comme ça que je vois ma vie. Enfin, si par le plus grand des hasards j'arrivais à percer, tu serais tout de suite au courant.

Prends soin de toi (fais attention avec ton hernie).

Alexander.



***

Louisville, 27 octobre 2011.
    Cher Papa,

L'automne arrive. J'aime beaucoup voir les feuilles des arbres se teinter de rouge, de jaune ou d'orange. Louisville est un cadre très plaisant.
Mes recherches sont infructueuses, je travaille toujours à la librairie mais je ne désespère pas.
Je crois que je suis heureux. Et je crois que je suis amoureux.

Je t'aime.

Alexander.



***

Louisville, 3 janvier 2012.
    Cher Papa,

Bonne année ! Vraiment, je te souhaite tous mes voeux de bonheur, de santé, de prospérité, et j'en passe. Passe le bonjour à Agathe, aussi. Vivez longtemps. Aimez-vous. C'est le principal.
Je suis toujours amoureux.

Que l'année 2012 vous soit favorable.

Alexander.



***

Louisville, 16 mars 2012.
    Cher Papa,

Je savais que tout cela cachait quelque chose. C'était trop beau pour durer.
Il se passe quelque chose. Je crois que c'est important. Mais je n'arrive pas à mettre le doigt sur quoi que ce soit. En plus d'être frustrant, c'est inquiétant. C'est comme si... Comme s'il se passait un évènement important mais que je passais complètement à côté. A dire vrai, j'ai un mauvais pressentiment.
Tu sais, j'hésite véritablement à retourner à Detroit.
Tu dois trouver cette situation brutale, et tu ne dois pas comprendre pourquoi ce changement soudain. Moi non plus, je ne comprends pas. Je crois que je n'ai plus ma place ici. Je vivais comme dans une bulle, quelque chose d'immuable, que personne ne pouvait atteindre. Mais elle vient d'éclater en mille morceaux. C'est comme si je sortais d'un espèce de rêve. Je vois le monde tel qu'il est. J'ai mal, et ça me fait peur. Je perds du poids, je n'ai plus faim.
Je ne veux pas t'inquiéter avec mes problèmes. Mais tu m'as toujours demandé d'être franc avec toi.
Ne t'embête pas à te déplacer jusqu'ici, c'est moi qui viendrai la semaine prochaine. Je dois te parler. Tout me file entre les doigts, je crois bien.

A bientôt.

Alexander.



***

Louisville, 16 mai 2012.
    Cher Papa,

Tes conseils sont toujours bénéfiques. Ce n'était pas une erreur de ma part de venir te voir. Mais je crois que tous les deux ne saisissons pas l'essentiel du problème. Après tout, on dit que l'essentiel est invisible pour les yeux. Il m'est avis que cela nous dépasse.
L'ambiance ici se gâte. Je sens de plus en plus ce froid glacial s'installer entre nous, s’immiscer petit à petit comme un courant d'air, ce qui m'aurait semblé impensable il y a de cela quelques mois -sans doute la période la plus heureuse de mon existence. Je crois néanmoins que c'est à propos de Matthew. Ses amis m'ont mis dans une confidence assez troublante. Je n'ai de preuves de rien, et je refuse d'y croire. Mais selon eux, il aurait quelque chose à cacher.
Je vais essayer d'en savoir plus. Tu sais que je te tiendrai au courant, sois sans crainte.

Les choses ne sont pas toujours telles qu'on voudrait qu'elles soient.

Alexander.

_________________________________________________




PART III
CONFIDENCES.

    12 mai 2012. 22H45.

Même s'il faisait bon cette soirée, et même si Alexander aurait préféré pourvoir se rafraîchir sur son balcon, une cigarette à la main, il ne perdit pas une minute, et haletant, se rendit à l'appartement numéro 214, à quelques rues de chez lui. L'appartement était ouvert, et il ne prit même pas la peine de frapper. La situation était trop angoissante. Alexander avait un mauvais pressentiment. Arrivé dans le salon, un noeud dans la gorge, il balaya du regard les deux personnes assises sur les canapés, l'air troublé. « Pourquoi on est que trois ? Pourquoi est-ce que Scotty est parti chercher Iphi ? Et plus que tout, je ne comprends pas pourquoi on fait ça dans le dos de Matthew. Expliquez-moi tout. » Alexander ne plaisantait pas. En fait, il n'avait même jamais été aussi sérieux.


***

    12 mai, 22H23.

Depuis quelques semaines, déjà, plus rien ne semblait à Alexander comme cela l'avait été auparavant. Les choses tendaient à changer. Tout s'aggravait. Tous, sans exceptions, Iphigénie, Jillian, Scotty, Mickaël, et même Matthew semblaient prendre des distances les uns par rapport aux autres. Ou plutôt, non. Tous semblaient prendre des distances envers Matthew, comme s'ils se mettaient progressivement à renier le jeune homme, comme s'ils s'étaient tous alliés pour le rendre indésirable, comme s'ils avaient secrètement conspiré et jugé de sa présence comme superflue. Par conséquent, Alexander aussi prenait ses distances avec ceux qui mettaient son frère à part. Et, comme si ces derniers s'en voulaient, l'ambiance entre eux avait tendance à se dégrader, aussi. C'était flagrant, même si tous l'auraient nié. Les disputes commençaient à fleurir, même entre Mickaël et Scotty, entre Jillian et Iphigénie. Une tension s'installait, les uns et les autres étaient sur les nerfs. Mais il était impossible pour le jeune homme de dire pourquoi. Pourquoi, cette situation qui avait semblé si parfaite, pourquoi tous les six devaient-il finir par se détruire, pour une raison qui échappait à Alexander ? "Toutes les bonnes choses ont une fin", selon l'adage populaire. Mais ça, ce n'était pas une raison suffisante pour mettre un terme au bonheur.
Alexander jeta un coup d'oeil à sa montre. 22H23. Il était encore tôt, très tôt. Il n'avait jamais fait partie de ces gens qui dormaient beaucoup, au contraire. Cependant, ses périodes d'insomnies devenaient de plus en plus fréquentes. Plus fréquentes, et plus éprouvantes.

Tout se dégradait.
Les êtres humains aussi pouvaient se dégrader.

Il se contempla dans le miroir de la salle de bain, les bras appuyés sur le rebord du lavabo. Physiquement, il était méconnaissable. Quelques mois auparavant, il respirait la vie. Aujourd'hui, il se détériorait. Comme son frère, et comme les autres. De plus en plus de petites rides, des cernes, le teint blanc, les os plus saillants. D'une main, il ouvrit l'armoire qui était fixée au dessus du lavabo, derrière le miroir, et, lentement, se saisit des lames de rasoir. Vieux souvenirs que ceux de son adolescence. Ceux, où seul chez lui, il nettoyait le sang qui coulait abondamment de ses cuisses avec des cotons. Ceux où il souffrait, seul, dans la nuit, et que personne n'avait connaissance de ses habitudes. Ceux où il n'avait qu'à trancher une parcelle de sa peau pour se sentir misérable. Il avait encore ces longues cicatrices sur les bras et les jambes. Le temps n'effaçait pas tout. Il empoigna la lame, et l'approcha de son bras. La douleur... Qu'est-ce que c'était, finalement ? Ça faisait longtemps qu'il n'y avait pas goûté, à la douleur.
A peine la lame posée sur son bras, son téléphone sonna, et dans un sursaut, lâcha tout dans l'évier. Reprenant ses esprits, sa respiration s'accéléra, et il se passa un coup d'eau sur le visage.


« Alex ? C'est Jill. Où est Matt, il est avec toi ? » « Non, il m'a dit qu'il restait tard à l'atelier aujourd'hui. Il a des planches à coloriser, et c'est assez urgent. » « Ah, tant mieux... Comme ça tu peux venir chez moi tout de suite. Jillian changea brusquement de ton, comme si elle venait de se rendre compte de ce qu'elle avait dit, et de ce que son ami lui avait dit. Hein ? Il est sorti ? Et tu l'as cru, espèce de con ? T'as vraiment cru qu'il allait finir ses planches ? Jill s'adressa à une personne probablement à côté d'elle. Bordel, Scotty, appelle Iphi, dis lui de... Bah... Non. Va la chercher, ramène la dans une heure, c'est plus sûr. Laisse-nous le temps de lui parler. » « Tu peux m'expliquer, là ? C'est quoi votre problème ? Bien sûr que si, Matt est à l'atelier. » Le ton d'Alexander commença à monter. Ce genre d'insinuations sur son frère le mettait hors de lui. « T'en as la preuve ? » « Non. Mais je peux appeler. » « Cherche pas plus loin. Viens chez moi dès que possible. On doit te parler. »


***

    12 mai 2012. 22H46.

Jillian et Mickaël se regardaient, l'air passablement mal à l'aise. L'arrivée d'Alexander paraissait compliquer les choses pour eux, comme si ce qu'ils devaient accomplir allait s'avérer plus dur que prévu. « Pose ta veste, reste pas planté là. Assieds-toi. On va tout t'expliquer. » Alexander obtempéra, à contre coeur. Il aurait voulu tout savoir, tout de suite. « Ça fait au moins trois heures qu'on en parle avec Scotty et Micky... On savait pas du tout si on devait t'en informer, on a fait le tour de la question, et crois-moi qu'on fait pas ça de bon coeur. » Alexander peina à avaler sa salive. « Je vois. C'est... C'est à propos de Matthew, c'est bien ça ? Je sais... Je sais qu'il prend des distances en ce moment, mais il a beaucoup de travail, il ne faut pas lui en vouloir. » « Si seulement c'était si simple. Tu crois tout ce qu'il te dit. » « Bien sûr que je le crois ! Pourquoi voudrais-tu qu'il mente ? » Le ton venait de monter d'un cran. C'était impossible. Simplement impossible. Alexander sentit qu'il allait rapidement s'énerver. Personne n'avait le droit d'insulter ou de toucher son frère. Il serra les poings. Il fallait les laisser continuer, comprendre, et leur démontrer par a+b que tout ce qu'ils pensaient était faux. « Iphigénie nous a parlé de quelque chose. Qui concerne Matthew. » Le visage d'Alexander se décomposa. « Quoi ? Iphi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » Jillian soupira un grand coup, et ferma les yeux. Autant tout lui balancer d'un trait. C'était comme avec les sparadraps. Y aller tout d'un coup, c'était moins douloureux que d'y aller lentement, et arracher petit à petit les parcelles de l'esprit de son ami. « Ton frère est... Dangereux. Du moins c'est ce que l'on pense. Depuis quelques semaines, Iphi nous parle de lui. Ça fait quelques temps qu'il rôde près de chez elle. Elle l'a vu. La nuit, près de son appartement, quand elle va au ciné, dans un parc, faire les magasins... Il est toujours là, elle finit par le voir à un moment ou à un autre. Elle ne se sent plus en sécurité. Tu croyais que ton frère allait faire des planches de BD ? T'as pas trouvé ça bizarre, que son rythme de boulot augmente tout d'un coup ? Je sais que tu lui fais confiance. Mais il n'est pas la personne que tu penses. Je suis désolée, tellement désolée qu'on ait à te l'apprendre... Ça nous fait aussi mal que ça doit te faire mal, crois-moi. Mais tu es en droit de savoir. En tant que son frère, mais également en tant que notre ami. Iphi a peur. On arrive plus à le regarder dans les yeux quand il vient. » Alexander ne bougeait plus. Il ne respirait même plus. Matthew... C'était inconcevable. Impossible, purement et simplement à exclure. Son frère, dangereux ? C'était la pire chose qu'on pouvait dire de lui. Il n'aurait pas fait de mal à une mouche. La colère était partie. Ne restait plus que la tristesse dans ses paroles. « C'est... C'est faux. Vous avez la moindre preuve de ce que vous dites ? Je connais Matt mieux que personne, jamais il ne ferait ça à Iphi. » « Je suis désolée, Alex. On a aucune preuve. Mais la parole d'Iphi nous suffit. Elle n'aurait aucun intérêt à raconter ça si ce n'était pas vrai. On a eu du mal à y croire. Mais elle est formelle. Elle est venue nous trouver en larmes. Si tu savais... Elle en est sûre. » La colère, finalement, avait remonté en Alexander. Et il ne put s'empêcher de répondre à ses "amis", avec un mélange de colère, de menace et de haine dans la voix. Il ne criait pas, il était trop calme pour cela, néanmoins, on sentait que l'explosion n'était pas loin. Mais jamais il n'avait parlé si froidement à personne. « Et ma parole, elle nous vous suffit pas, elle ? Et Matthew, hein ? Vous lui avez parlé, à lui ? Comment pouvez-vous croire une telle chose... Je le connais, bordel ! Vous le savez aussi bien que moi ! Vous le connaissez, vous aussi ! J'y crois pas... C'est... Insensé. Vous délirez. C'est vous qui êtes dangereux, ce n'est pas Matthew. Je vais l'appeler, tout de suite. On va voir s'il est à l'atelier ou pas. » D'un geste, Mickaël voulut l'empêcher de téléphoner, mais Jillian suspendit son geste. Autant le laisser faire. Alexander composa le numéro de l'atelier. Personne ne répondit. Ce n'était pas le genre de Matthew de ne pas répondre. Il essaya encore, une fois, deux fois, ayant au fond du coeur l'espoir, l'espoir que son frère lui réponde, l'espoir que tout cela ne fut qu'un cauchemar, l'espoir de ne pas voir de sang jaillir, l'espoir que tout s'arrange, l'espoir que ses amis se trompent sur toute la ligne. Mais il n'en fut rien. Jillian et Mickaël le regardèrent, abattus. Puis la rouquine fondit en larmes. « J'y vais. Je suis désolé. »
Courant dans la nuit, les jambes manquant de se décrocher, les larmes ruisselants à flot sur ses joues, Alexander regagna son appartement.


***

    12 mai, 23H48.

Impensable. C'était le mot qui lui restait en tête. Impensable.
Alexander était allongé sur son lit. Impossible de fermer l'oeil. Matthew n'était pas là. Plus nul part. Volatilisé. Pas à l'atelier. Pas chez lui. Scotty avait été chercher Iphigénie, elle ne craignait rien. Le jeune homme avait songé à appeler son frère sur son téléphone portable. Mais tout se mélangeait dans sa tête. Il n'en fit rien. Il n'avait pas envie de le savoir. Cachait-il vraiment quelque chose ? Il lui arrivait souvent de ne pas passer la nuit à la maison, il allait souvent voir des filles. Mais mentir ? Ça, jamais.
Alors il se fit couler un bain. Et l'eau devient rouge de sang. Ça faisait à plusieurs années qu'il n'avait pas eu recours à ce genre de pratiques. Mais la lame qui glissait sur la peau, cette sensation, le tranchant, c'était bien. En adéquation avec la situation.
Il ne voulait plus voir personne. Etre seul. Plus ses amis, pas même son frère. Il était perdu. Et personne ne lui montrait le chemin.
Murmure. Souffle d'air.
« Pourquoi tu fais ça... Dis-moi ce qu'il se passe... Aide-moi, Matthew. »


***

    6 jours plus tard.


Alexander avait prétexté une maladie. Une semaine, c'était le temps dont il avait eu besoin pour se décider à agir. Les antidépresseurs ne suffisaient plus, et n'allaient pas arranger la situation. Il avait reçu plusieurs appels d'Iphigénie, de Jillian, et des autres. Il avait tout refusé. Mais aujourd'hui, il avait besoin de parler. Il convia le groupe chez lui, alors que son frère était parti de l'appartement.
Personne n'arborait le moindre sourire. Alexander n'offrit à personne de boire un coup. Son regard s'était assombri.
« J'ai décidé de ne pas m'énerver. Certains points doivent être clarifiés. Dites-moi la vérité, rien que la vérité. Déjà, première question : vous êtes vraiment... Vraiment sûrs de ce que vous dites ? » Jillian déglutit difficilement. Voir son ami après une semaine, dans un état si lamentable, ça n'était pas une partie de plaisir. « Oui. On y encore fait attention la semaine dernière, quand tu étais... Malade. » « Pourquoi... Pourquoi vous ne m'en avez pas parlé plus tôt ? J'aurais pu... J'aurais pu faire quelque chose. Et pourquoi tu ne m'as rien dit, à moi, Iphi ? » « Mais parce que c'est ton frère, enfin ! Je ne voulais même pas te le dire. Depuis que tu le sais... T'as maigri. Je savais que ça te ferait du mal. Tu peux comprendre, non ? » « Ouais... Mais je vous ai vu le mettre à l'écart, et j'étais au courant de rien. Ça aussi, tu peux comprendre. Est-ce que... Est-ce que quelqu'un a prévenu la police ? » « Non, on n'a pas osé. Et pour leur dire quoi, de toute façon ? On n'a de preuve de rien. Et puis... On peut pas porter plainte contre Matt... » « Tant mieux. Je vous interdis de le faire. Il faut que je vérifie des... Des choses par moi-même. Ne faites rien. Et si l'un de vous accuse mon frère de quoi que ce soit, si vous levez la main sur lui, ou lui portez atteinte, c'est moi qui me charge de vous. Personne n'a le droit de toucher à Matthew. Il doit avoir des raisons. Il faut que je lui parle. Vous lui en avez déjà touché deux mots ? » « Oui, bien sûr. "Coucou Matt ! Au fait, tu serais pas en train de suivre Iphigénie, par hasard ?". Non, évidemment qu'on lui en a pas parlé. » Jillian ne semblait pas avoir apprécié la menace d'Alexander. « D'accord. Maintenant, foutez le camp, je veux plus vous voir. Je vous tiendrai au courant. Mais laissez-moi seul aujourd'hui. Laissez-moi... Digérer. »
_________________________________________________




PART IV
ACTION.

    22 mai, 18H24.

« T'as passé une bonne journée ? » « Je suis épuisé. J'ai dû finir super rapidement des planches, l'éditeur les veut vite. Un peu trop vite s'ils veulent mon avis, mais bon, comme ils me le demandent jamais, je peux rien dire. » « Ouais, c'est pas chouette. » Alexander prit sa respiration, et hésita. Il s'engageait sur un terrain dangereux. Il marchait sur un champ de mines. Une parole de travers, et tout explosait. « Je peux te poser une question ? » Matthew se raidit. Si son frère demandait la permission de poser une question, c'est que ce n'était pas bon signe. Il fit comme si de rien n'était, mais il était visible que la gêne commençait à s'emparer de lui. Il fronça presque imperceptiblement les sourcils. « Ouais, bien sûr. » « Tu... Tu penses quoi d'Iphigénie ? » Matthew parut désarçonné. « Iphi ? C'est... C'est une amie, quoi. » « Une amie, oui. » « Je... Mais pourquoi tu me demandes ça tout d'un coup ? » « Comme ça. Au fait, il manque du lait dans le frigo. » Alexander était aussi gêné que son frère. Et ce changement soudain de sujet les détendit tous les deux. Personne ne revient sur le sujet d'Iphigénie.




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Dernière édition par Alexander McRoy le Mer 6 Mar - 20:02, édité 19 fois
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Phoenix Cruz-Wilson

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BIENVENUE JOLI MONSIEUR I love you héhé keur
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Ashton J. Moriarty

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Ashton J. Moriarty

Date d'inscription : 10/02/2013
Messages : 206
Emploi : Ancien bibliothécaire

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptySam 2 Mar - 23:22

Bienvenuuuuuuuuuue parmi nous go
Déjà l'avatar, je t'aime ! Et puis bonne chance pour ta fiche, j'espère que tu vas te plaire parmi nous, en fait j'en suis sûre, mais à ce qu'il parait il faut pas se vanter... cache
Bref, si tu as des questions, le staff est là pour toiiiii ! HA
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Sloane T. Fincher

☇Welcome to hell,
Sloane T. Fincher

Date d'inscription : 10/02/2013
Messages : 262
Emploi : Infirmière en chef

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptySam 2 Mar - 23:24

Oh mon dieu. OH MON DIEU. HEATH ! ouiii
Herm. Bonsoir et bienvenue sur TS joli homme. sushi
Je peux te dire que ton avatar est excellent, je l'aime déjà très fort. Yea. Et je te souhaite bonne chance pour ta fiche ! Bien hâte de lire tout ça.
Si t'as une question, le staff est là pour toi. Have fun ! rock
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Alexander McRoy

☇Welcome to hell,
Alexander McRoy

Date d'inscription : 02/03/2013
Messages : 5
Emploi : anciennement libraire

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptySam 2 Mar - 23:27

Merciiii les coupains I love you excited
J'essaye de finir tout vite ma fiche, parce que j'ai follement envie de rpger ici. red

J'aime vos avatars, au passage ! bave
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I am the madman king.
Ashton J. Moriarty

☇Welcome to hell,
Ashton J. Moriarty

Date d'inscription : 10/02/2013
Messages : 206
Emploi : Ancien bibliothécaire

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptySam 2 Mar - 23:34

Tu as raison, rp avec nous, c'est juste de la bombe sexy
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Etna E.Coppélia

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Etna E.Coppélia

Date d'inscription : 24/02/2013
Messages : 149

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptySam 2 Mar - 23:47

Oh mon Dieu HEATH jarrive omg red

Ahem... Bienvenue parmis nous
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Lucile Hopper

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Lucile Hopper

Date d'inscription : 20/02/2013
Messages : 30
Emploi : N'a jamais eu d'emploi

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptyDim 3 Mar - 1:10

Bienvenue ! jarrive
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http://jesuisunsushi.tumblr.com/

« Juste de quoi rêver encore »
J. Eytan Hurdwood

☇Welcome to hell,
J. Eytan Hurdwood

Date d'inscription : 25/02/2013
Messages : 129

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptyDim 3 Mar - 13:48

Bienvenuuuuuuuue arc
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Alexander McRoy

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Alexander McRoy

Date d'inscription : 02/03/2013
Messages : 5
Emploi : anciennement libraire

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptyDim 3 Mar - 14:54

Merci beaucoup jolies demoiselles. I love you emu
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Laith Wheeler

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Laith Wheeler

Date d'inscription : 20/02/2013
Messages : 104
Emploi : Sauveur de l'humanité (Superman n'a qu'à bien se tenir !)

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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. EmptyDim 3 Mar - 15:33

love
Bienvenue ! love
love
love
Ok j'arrête smile
love

Dis donc, il est bien malade Alexander coma
Hâte de voir ce que ton perso donne en rp love
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MessageSujet: Re: - We're all mad here. Alexander.   - We're all mad here. Alexander. Empty

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